Dématérialisation des factures : les TPE-PME prises de court !

lundi 14 avr. 2025
Groupe de jeunes gens d'affaires travaillant ensemble dans un bureau créatif.

C’était avant la Covid-19 et son onde de choc économique : la loi de finances 2020 a entériné l’obligation d’émettre des factures électroniques inter-entreprises à partir du 1er Juillet 2024 (reporté au 1er septembre 2026 depuis l'amendement du 17 octobre 2023). D'après notre dernière étude OpinionWay pour Quadient de 2025, encore 12% des entreprises n'ont pas entendu parler de cette réforme majeure.

Facture électronique B2B obligatoire : un défaut d’information sur les prérequis

Les TPE-PME sont comme ces sportifs interrogés à la sortie du terrain : elles prennent les matchs les uns après les autres. Dans le contexte d'environnement économique incertain, leurs préoccupations vont d’abord à leur trésorerie et leur carnet de commandes. Mais le point commun entre un athlète de haut niveau et une entreprise leader, c’est l’anticipation et donc, la préparation. Or, 11% d'entre elles n'ont pas encore entamé de réflexion sur les prérequis de la future législation. Et seulement 1% sont conformes avec tous les prérequis ! Car cette réforme ne consiste pas uniquement à dématérialiser ses factures mais elle va bien au-delà. Par exemple, les factures devront comporter jusqu'à 34 mentions obligatoires ou les entreprises devront identifier quels cas d'usage les concerne par les 36 recensés par l'Administration.

Simplifier le processus de facturation, réduire l’impact environnemental… La facture électronique BtoB recueille une majorité d’impressions positives dans les sociétés de moins de 250 salariés sondées par OpinionWay pour Quadient. Mais des obstacles demeurent : 36% mettent en avant les risques de cybersécurité, 34%, un budget trop important et 25% évoquent la résistance au changement (étude OpinionWay). La transformation digitale peut en effet provoquer un réflexe naturel de résistance au changement dans les TPE-PME. Il existe toutefois au moins trois bonnes raisons de ne pas s’engager à reculons vers la dématérialisation des factures :

  • la généralisation de la facture électronique B2B sera progressive entre 2026 et 2027 selon la taille de l’entreprise, comme cela avait été le cas avec le déploiement de Chorus Pro pour les e-factures à destination des clients publics ;
  • il existe des solutions de dématérialisation des factures simples à implémenter et faciles à utiliser ;
  • l’adoption de la facture électronique est source d’économies de temps (diminution du temps de traitement de 30%) et d’argent (réduction du coût global par 2 sur toute la chaîne).

 

Une première étape vers la transformation digitale

Le moment n’est donc plus à s’interroger sur la pertinence d’un passage à l’e-facturation dans les entreprises, mais sur les modalités de sa mise en œuvre pour être en conformité avec l’administration fiscale tout en préservant la relation commerciale avec ses clients. Une transition digitale trop brutale pourrait en effet entraîner des retards de paiement et des erreurs de facturation, source de tensions avec les entreprises réceptrices. Alors pour réussir le déploiement de la facturation électronique B2B d’ici 2026, plus de la moitié des entreprises interrogées affirment qu’elles se tourneront vers des éditeurs de logiciels ou des opérateurs de factures électroniques, afin de se renseigner sur la mise en conformité de leurs solutions et les accompagner dans leur transition.

Aux TPE et PME désormais de relever un défi qui est aussi une opportunité pour elles de faire évoluer leurs processus internes afin de les rendre moins coûteux, chronophages et plus efficients. Dans cette optique, l’accompagnement et la pédagogie seront essentiels pour réussir la conduite du changement.